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Personne déplacé

15.00

Auteur : Dimitrijevic Vladimir

Voici le récit de la vie d’un homme qui n’écrit pas. Comme ses ancêtres les Valaques, en leurs farouches montagnes balkaniques. Vladimir Dimitrijević s’exprime par la libre parole. Au gré de celle-ci, et parce que son destin l’y porte évidemment, ceux qui le connaissent savent que Dimitri tient en lui la substance passionnante d’un livre qui serait à la fois chronique savoureuse et pamphlet, réflexions et émotions.

 

Parmi les éditeurs littéraires de ce temps, le fondateur de L’Age d’Homme incarne sans doute l’un des derniers grands découvreurs, alliant une connaissance approfondie de la littérature universelle à l’élan fougueux et l’obstination nécessaires à défendre les écrivains auxquels il croit.

 

Mais avant l’éditeur, c’est l’homme que nous rencontrons ici dans ses errances d’éternel migrant. C’est l’enfant de Skopje, dans la boutique à l’orientale de ses parents. C’est le garçon de Belgrade fuyant avec les siens à travers les rues de la ville bombardée et voyant passer, dans la maison familiale, les combattants clandestins de la résistance antinazie. C’est le même gosse assistant, sur les épaules d’un oncle, au procès inique intenté à son père par les communistes. C’est le jeune homme à jamais réfractaire aux dogmes et au mode de vie du nouveau régime. C’est, à vingt ans, le risque-tout qui, à la suite de péripéties aventureuses, se retrouve seul et démuni dans une Suisse feutrée et va connaître la tentation du désespoir. Et tout au long de cet itinéraire, c’est le fil rouge d’une passion qui, de découvertes en rencontres, amènera l’exilé, après toute sorte de petits métiers (jardinier chez un curé, couvreur, ouvrier d’usine, gardien de nuit) à la librairie et à l’édition.

 

Parce que la littérature est beaucoup plus, pour Vladimir Dimitrijević, qu’une délectation esthétique — l’engagement total de l’homme — son autobiographie s’élève au rang d’un témoignage lesté d’expérience vécue et d’une profession de foi. Or, dans la mesure où cette foi s’oppose à la crétinisation massive et aux marchands d’illusions idéologiques, celui qui s’exprime ainsi se révèle parfois tranchant, voire intempestif. Cependant, l’esprit du «barbare» est celui d’un croisé plus que d’un démolisseur…

 

Ce livre est avant tout celui d’une ferveur inextinguible et d’un appel au partage, ponctué de rencontres mémorables, qu’il s’agisse de grands écrivains disparus, de Thomas Wolfe à Witkiewicz, ou d’auteurs vivants, d’Alexandre Zinoviev à Vladimir Volkoff, entre tant d’autres.

 

Enfin, c’est à un débat tous azimuts sur le monde dans lequel nous vivons et, plus précisément, à un bilan réaliste de la situation de la littérature contemporaine que nous invite Vladimir Dimitrijević par le truchement de la parole la plus stimulante.

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