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livres

L’école d’impiété

16.00

Auteur : Tisma Alexandre

 

Traduit du serbe par Catherine de Léobardy

Sommaire: Schneck / L’école d’impiété / La pire des nuits / L’appartement

 

Toute situation paroxystique permet un dévoilement de la nature humaine, dont on peut se détourner par un réflexe de sensibilité, mais dont il est difficile de nier l’importance. A ce titre, les récits de guerre portent comme des stigmates cette révélation des conduites humaines et les quatre nouvelles proposées ici pourraient illustrer cette incontestable forme de connaissance des abysses de l’homme psychologique, lorsque, tel un rat, il se trouve pris dans les rets de l’histoire et qu’il doit inventer son comportement, sa morale, hors de toute référence habituelle. Les quatre nouvelles de Tisma paraîtront à certains insoutenables et il serait bien léger de faire le procès d’un rejet tout à fait digne de respect. Qu’il soit difficile de se tenir debout à côté d’un bourreau, lié comme dans l’étau d’un accouplement monstrueux, avec sa victime torturée, relève de l’évidence. Et, peut-être, serait-il même plus aisé de justifier ce détournement de la tête, que de rester là, comme fasciné par le spectacle des ces ignominies humaines. Et pourtant ? Peut-on dire qu’on n’apprenne rien sur l’homme et sur tous les hommes ? De l’Histoire et de toutes les Histoires, bien au-delà des horreurs de la dernière guerre mondiales, dans le champs circonstancié de la Yougoslavie occupée, violée, mutilée, déchirée, écartelée? Il n’y a pas que la guerre dans ces nouvelles, même si, partout et soudain, elle surgit comme en filigrane. Il y a surtout ces hommes et ces femmes en situation violente de choix, comme ce malheureux père qui fixe hébété toute une nuit son réveil, sachant que selon toute vraisemblance, sa famille sera anéantie au matin. Que doit-il faire ? Que peut-on dire ? Que doit-on faire ? Tuer sa femme, son enfant, pendant leur sommeil ? Fuir, comme ces bêtes traqués que les chasseurs contemplent, dans leur inutile espoir, un sourire de supériorité aux lèvres ? Rester là, cloués sur place, dans une passivité soumise à toutes les fatalités ? Terrible monologue intérieur de cet homme face à « sa » vérité absolue, monstrueuse, à laquelle il n’est pas question de se soustraire. C’est quatre récits prendront immédiatement place parmi les témoignages les plus terribles qu’ait inspirée la seconde guerre mondiale. Seul, un très grand écrivain pouvait nous restituer ce champ clos des consciences torturées et nous amener sur le plateau de la littérature, ces quelques minutes bouleversantes de vérités humaine toute crue et toute nue.

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